Sur le territoire du pays houdanais, la forêt représente 5606 ha. En Île de France, 263 000 ha, et en métropole 17 millions d’ha.
La forêt est un écosystème à l’intersection de plusieurs enjeux : économique, climatique, énergétique, social et environnemental.
La transition énergétique s'appuie sur le bois énergie en tant qu’énergie renouvelable. Le bois énergie, en 2021, est la première énergie renouvelable en France (33%) devant l’hydraulique (17%), les pompes à chaleur (12%), l’éolien (11%), les biocarburants (7%), le biogaz (5%) le solaire (5%).
Le bois et les forêts
Le bois énergie, bien qu’émetteur de CO2 lors de sa combustion, est considéré par convention comme n’émettant pas de CO2 sur le principe que l’accroissement de la forêt d’année en année doit rester supérieur aux prélèvements avec une marge de sécurité. Cette consolidation se fait au niveau national.
Le bois d’œuvre est quant à lui un moyen de stocker du carbone sur de longues périodes au travers de ces usages, par exemple dans les charpentes. Il se substitue aussi à d’autres matériaux plus énergivores et émetteur de gaz à effet de serre lors de leurs fabrications. Le bois est aussi sollicité par l’industrie notamment pour le papier.
La forêt a 3 rôles dans la transition énergétique : elle est un réservoir car elle stocke le carbone dans les arbres, le sol, les racines... Elle est aussi un puits car elle retire du CO2 de l’atmosphère et elle permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre via le bois d’œuvre ou le bois énergie.
Au-delà de ces aspects, la forêt a un rôle écologique, social et culturel.
L’état des forêts
Le rapport SECTEN 2022 du CITEPA qui comptabilise les émissions de gaz à effet au niveau national observe, dans le chapitre UTCAF (Utilisation des Terres et Changement d’Affectation des Terres et Forêt), une baisse significative des puits de carbone depuis 2015, liée principalement à une baisse de la croissance des arbres, les sécheresses, les maladies, la mortalité, les incendies et l’augmentation des prélèvements.
Ce constat est repris par le Haut Conseil pour le Climat qui indique : “Les puits nets observés depuis 2010 sont 60 % plus faibles que ceux retenus par la SNBC2. Cet écart s’explique par des révisions des méthodologies d’inventaire, ainsi que par une détérioration du puits forestier sous l’effet de trois facteurs : diminution de la production biologique, augmentation de la mortalité (sécheresse, tempêtes, incendies, scolytes) et accroissement des prélèvements. La forêt reste fortement sollicitée dans la SNBC à la fois pour capter du carbone dans les sols, pour le séquestrer dans les produits bois et comme source d’énergie et de matériaux renouvelables.”
(SNBC: Stratégie Nationale Bas Carbone, vise la neutralité carbone en 2050)
Ce panorama montre combien la forêt est primordiale mais à la fois fragile et menacée dans un climat qui change. La quête énergétique et économique est-elle en train de prendre le dessus sur les puits de carbone, les écosystèmes et les services qu'ils nous rendent, les espaces de détente et de spiritualité ?
La forêt et le climat en danger
Aux professionnels et utilisateurs du bois énergie, n’oubliez pas que protéger la forêt c’est aussi isoler les logements.
Aux gestionnaires, propriétaires, décideurs, si les prélèvements de bois sont supérieurs à l’accroissement de la forêt, son bilan CO2 n’est plus nul. Il y a moins de CO2 capté et stocké et les émissions de CO2 à la combustion ne sont plus compensées. Le bois énergie devient plus émetteur de CO2 que les énergies fossiles. C’est un bilan perdant-perdant.
Le sujet de la forêt est complexe dans beaucoup d’aspects. La prudence et la rigueur d’une gestion durable de la forêt devrait être la règle. Aujourd’hui beaucoup de personnes se posent des questions sur les coupes visibles sur différentes communes du territoire.
Est-il possible de dissiper cette fumée sur la forêt pour plus de transparence et de résilience ? Les problèmes climat/énergie/biodiversité sont-ils bien compris et partagés par tous, professionnels, propriétaires, élus, particuliers ?
2050 c’est demain à l’échelle d’une forêt.
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